Un vieux vendeur d’alcool est abattu et Bosch qui mène l’enquête se retrouve sur la piste des triades. Un suspect est arrêté rapidement mais Bosch reçoit des pressions par téléphone, et apprends peu de temps après que sa fille qui vit à Hong-Kong a été kidnappée.
Harry Bosch se rend dans le barrio chino de Los Angeles. Un commerçant chinois vient d’être abattu derrière son comptoir. Bosch soupçonne assez rapidement un racketteur qui officie pour le compte d’une triade locale. Le victime, le vieux monsieur Li a-t-il voulu se soustraire au racket de la mafia ? A-t-il refusé de payer ? La vidéo surveillance du magasin lance Harry Bosch sur la piste d’un certain Chang à la mine patibulaire et à l’emploi du temps louche. D’ailleurs celui-ci tente de s’enfuir en quittant le territoire. Bosch le rattrape de justesse devant l’aéroport.
Toujours à fond dans ses enquêtes Bosch n’a pas pris le temps de regarder la vidéo que sa fille lui a envoyé, via son smartphone. La petite a bien grandi. Elle a treize ans à présent. Le temps passe toujours trop vite avec les enfants. Mais dans le cas de Bosch, c’est encore pire... Lorsque Bosch trouvera quelques minutes pour lever le nez de son enquête et regarder la vidéo, c’est une mauvaise surprise qui l’attend... Sa fille Maddie est retenue prisonnière à Hong-Kong où elle vit avec sa mère. Le film la montre ligotée sans donner plus d’explications. Mais notre inspecteur a compris le message : mieux vaut ne pas faire trop de zèle dans l’enquête sur la mort du vieux Li. Mais c’est mal connaître Harry Bosch qui part illico pour Hong-Kong avec la ferme intention de ramener sa fille.
La suite du roman manque énormément de finesse. Bosch arrive à retrouver sa fille d’une manière absolument pas crédible et sème des cadavres tout au long de son parcours. N’attendez aucune finesse dans le déroulement de l’histoire... C’est très bourrin et sans grand intérêt.
Contrairement à son habitude, Connelly abandonne quelque peu le cadre habituel de ses romans. Los Angeles, fait partie intégrante de son œuvre et on en découvre les ruelles et les coins glauques au fil de ses romans. Cette fois, destination Hong-Kong. Est-ce que Connelly commence à tourner en rond ? En tout cas, la ballade n’est pas détestable et Connelly réussit à nous immerger dans l’ambiance asiatique comme si il s’agissait d’un faubourg de L.A
Pour ce qui est du reste du roman, c’est distrayant ; mais même pour Harry Bosch, lutter seul contre la mafia, c’est un exploit. Alors autant dire que pour moi, cette opus manque un petit peu de crédibilité. On se laisse faire malgré tout. D’autant que Connelly semble explorer, roman après roman, les questions de société et les débats éthiques qui secouent les États Unis. Dans À genoux, c’était le terrorisme. Dans Les Égouts de Los Angeles, on y parlait des anciens du Vietnam. Dans un autre encore, c’était les questions raciales et les émeutes de Los Angeles (L’envol des anges). Bref, sous la ligne de flottaison de ses romans on perçoit la psychologie du moment chez les américains. Dans les neufs dragons, c’est la montée en puissance de la Chine que Connelly a l’air de trouver préoccupante. Cela donne un petit intérêt supplémentaire en sortant certains de ses histoires du divertissement pur. Reste que Les neufs dragons n’ont rien d’inoubliables. Plaisant mais sans plus.
En revenant en centre-ville, Chu informa Bosch qu’après quatorze ans de service dans la police il n’avais toujours pas assisté à une autopsie et qu’il ne voyait pas l’intérêt de changer les choses. il voulait rentrer à l’AGU et continuer d’essayer d’identifier le collecteur de fonds. Bosch le déposa, puis se dirigea vers le bureau du coroner du conté dans Mission Road. Lorsque enfin il y arriva, enfila la blouse et entra dans la salle3, l’autopsie de John Li était déjà bien entamée. Les services du coroner pratiquaient six mille autopsies par an. Les salles étaient gérées selon un emploi du temps rigoureux et les médecins légistes n’attendaient pas les flics en retard. Un bon légistes n’attendaient pas les flics en retard. Un bon légiste était capable de liquider une autopsie en une heure.
Toutes choses qui convenaient parfaitement à Bosch. Ce qui l’intéressait, c’était les conclusions de l’autopsie, pas la procédure elle-même.
Nu et profané, le corps de John Li reposait sur la table froide en acier inoxydable. La poitrine avait été ouverte et les organes vitaux déjà enlevés. Le Dr Sharon Laksmi travaillait à une table voisine et posait des échantillons de tissus sur des lamelles.
- Bonjour, docteur, dit Bosch.
Laksmi se détourna de son travail et lui décocha un bref regard. A cause du masque et du bonnet qu’il portait, elle eut du mal à le reconnaître tout de suite. L’époque était depuis longtemps révolue où les inspecteurs pouvaient entrer et regarder. Les règlements sanitaires du comté exigeaient une protection totale.
- Bosch ou Ferras ? demanda-t-elle.
- Bosch.
- Vous êtes en retard. J’ai commencé sans vous.
Laksmi était petite et brune. Ce que l’on remarquait le plus chez elle, c’était ses yeux lourdement maquillés derrière l’écran en plastique de son masque. Comme si elle avait pris conscience que ses yeux trait de son visage qu’on pouvait voir derrière tout l’accoutrement de sécurité qu’elle portait les trois quarts du temps. Elle parlait avec un léger accent. Mais qui donc parlait sans accent à Los Angeles ? Jusqu’au chef de police sur le point de partir qui donnait l’impression d’être de South Boston.
- Oui désolé, j’étais avec le fils de la victime et ça s’est un peu éternisé. Il oublia de lui parler du pain de viande qui, lui aussi, avait contribué à son retard.
- Voilà ce que vous devez sans doute chercher, reprit-elle.
De la lame de son scalpel, elle tapota un des quatre récipients en acier alignés à sa gauche sur le plan de travail. Bosch s’approcha et regarda dedans. Dans chacun d’eux se trouvait un élément de preuve extrait du corps. Il vit trois balles déformées et une seule douille.
- Vous avez trouvé une douille ? Sur le corps ?
- En fait non, dedans.
- Dedans ?
Le lundi 25 février 2013, par
Modification de l'article le : 18 mars 2013.
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