Dans un futur éloigné, un petit garçon d’exception se trouve enrôlé dans une école de guerre. Manipulé par les adultes mais aussi bon et sensible que le monde autour de lui est dur, Ender va souffirir.
L’espèce humaine est menacée par une invasion d’extra-terrestres, de lointains cousins des insectes que nous connaissons chez nous. Deux offensives aliens ont étés miraculeusement repoussées mais il faut bien admettre que les terriens ont eu chaud.
Depuis l’humanité vit dans l’angoissante attente d’un retour des “doryphores” qui heureusement habitent assez loin : 80 ans de trajet c’est long ; mais surtout ça laisse le temps de se préparer. Quelques nouvelles armes, de nouvelle façon de communiquer emprunter aux envahisseurs, et surtout, former de bons officiers.
Le meilleur d’entre eux, celui qui est destiné à prendre le commandement sera Ender. Petit garçon de quatre ans, troisième enfants d’une famille de surdoués repérée pour sa capacité à produire de grosses têtes, Ender est terrorisé par son frère. Peter est probablement aussi intelligent qu’Ender, mais cruel et égocentrique, il martyrise son frère à qui il reproche d’avoir été choisi pour l’école de guerre alors qu’elle lui a été refusée.
Compte tenu de ses capacités hors du commun, Ender progresse vite dans l’école et devient commandant d’une armée entrainement en quelques mois. Orson Scott Card décrit alors l’avancement d’Ender dans son apprentissage militaire. Il en profite également pour aborder certains thème qui donnent au roman son questionnement éthique et morale.
Enfants soldats, frontière entre guerre et simulation, manipulations des uns par les autres et altérité ; voici quelques thèmes abordés par Orson Scott Card dans son livre et qui permettent de les sortir du divertissement pur. La stratégie Ender, comme d’autres grands romans de science-fiction, pose des questions qui pourrait un sujet de bac de philo, mais en beaucoup plus divertissant.
Bref La stratégie Ender est un roman à la fois divertissant, bien construit et fort pertinent.
Plus de moniteur. Ender tenta d’imaginer l’absence du petit appareil fixé à la base de sa nuque. Je me mettrai sur le dos, dans mon lit, et je ne sentirai plus sa pression. Il ne me chatouillera plus et n’accumulera plus la chaleur quand je prendrai une douche.
Et Peter ne me détestera plus. En rentrant à la maison, je lui montrerai que le moniteur a disparu et il verra bien que ce n’est pas moi qui l’ai retiré. Que je vais être un petit garçon normal, à présent, comme lui. Alors, cela ne sera plus aussi mal. Il me pardonnera d’avoir eu un moniteur un an de plus que lui. Nous serons…
Pas amis, probablement. Non, Peter était trop dangereux. Peter se mettait tellement en colère ! Frères, cependant. Ni ennemis, ni amis, mais frères – capables de vivre sous le même toit. Il ne me détestera pas, il se contentera de me laisser tranquille. Et, quand il voudra jouer aux doryphores et aux astronautes, je ne serai peut-être pas obligé de jouer, je pourrai peut-être aller lire un livre.
Mais Ender savait, à l’instant même où il pensait cela, que Peter ne le laisserait pas tranquille. Il y avait quelque chose, dans les yeux de Peter, lorsque la folie s’emparait de lui, et chaque fois qu’Ender voyait cette expression, cette lueur, il savait que Peter ferait tout, sauf le laisser tranquille. Je joue du piano, Ender. Viens tourner les pages. Oh, le petit garçon au moniteur est-il trop occupé pour aider son frère ? Est-il trop malin ? Faut que tu ailles tuer des doryphores, astronaute ? Non, non, je ne veux pas de ton aide. Je peux me débrouiller tout seul, petit salaud, petit Troisième.
— Cela ne sera pas long, Andrew, dit le médecin. Ender hocha la tête.
— C’est conçu pour être retiré. Sans infection, sans dégâts. Mais cela va chatouiller et il y a des gens qui prétendent qu’il y a une impression de manque. Tu chercheras partout quelque chose, quelque chose dont tu auras besoin, mais tu ne trouveras pas et tu ne pourras pas déterminer ce que c’est. Alors, je te préviens. C’est le moniteur que tu chercheras, et il ne sera plus là. Au bout de quelques jours, cette impression disparaîtra.
Le docteur tournait quelque chose à la base de la nuque d’Ender. Soudain, la douleur le foudroya jusqu’au bas-ventre. Un spasme secoua Ender et son dos s’arqua avec violence ; sa tête heurta la couchette. Il s’aperçut que ses jambes s’agitaient et que ses mains étaient serrées l’une dans l’autre, se tordant mutuellement avec une puissance telle qu’elles faisaient mal.
— Deedee ! » cria le docteur. « J’ai besoin de vous !
L’infirmière entra en courant, s’immobilisa.
— Il faut détendre les muscles. Donnez-moi cela ! Qu’est-ce que vous attendez ?
Quelque chose changea de mains ; Ender ne vit pas quoi. Il bascula latéralement et tomba de la table d’auscultation.
— Tenez-le ! cria l’infirmière.
— Empêchez-le de bouger…
— Tenez-le, docteur, il est trop fort et je ne peux pas…
— Pas tout ! Son cœur risque de s’arrêter…
Une aiguille pénétra dans le corps d’Ender, juste au-dessus du col de sa chemise. Cela brûla, mais, partout où le feu se propagea, à l’intérieur de son corps, les muscles se détendirent progressivement. Désormais, il pouvait laisser libre cours aux larmes provoquées par la peur et la douleur.
Le vendredi 27 décembre 2013, par
Modification de l'article le : 24 février 2014.
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