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A la folie

Beaucoup de maladresses

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A la folie de Pascal Marmet est un un thriller prometteur, avec une intrigue prenante au début, mais qui s’essouffle un peu rapidement.

Pascal Marmet m’a proposé de m’envoyer son livre pour que j’en fasse une petite chronique ici. Qu’il en soit remercié. Cela fait déjà un quelques mois que j’ai le livre, mais je crois que je n’aurais jamais si peu lu que cette année. Les plages horaires qui me le permettaient sont grignotées et je ne progresse que laborieusement dans les livres que j’ouvre.

Pour résumer l’histoire de A la folie, il s’agit de deux personnages qu’un testament étrange réunit alors qu’ils ne se connaissent pas. C’est d’abord Johana, 20 ans, dont on suit les débuts dans un groupe de presse dans lequel elle rentre “au culot”.

C’est ensuite Pascal Langle, directeur d’un théâtre qui ne marche pas fort. Veuf depuis 10 ans, Pascal est rongé par la tristesse. Un événement va pourtant le remettre en selle. Il reçoit d’un notaire un cahier énigmatique, légué par sa défunte épouse. Chose étrange, Pascal apprend peu à peu que ce cahier n’est pas unique. Il y a en 11 en tout. Et si Pascal en a un, Johana hérite d’un exemplaire également. Quel secret se cache derrières ces onze cahiers ? Quels sont les autres légataires ? Cet entame du roman est réussie et j’ai tout de suite eu envie d’en savoir plus.

Ce que j’en penses ?

Hé bé, je suis mitigée. Le premier tiers du roman m’a bien plu. Le style est simple, sans fioritures et pas toujours soigné (l’extrait ci-dessous l’illustre assez bien). L’intrigue au début tient pourtant la route et on entame le livre sans difficulté avec une réelle envie de tourner les pages.

Après le premier tiers du bouquin (à la louche), ça se gâte un peu, l’histoire dévie sur un complot bizarre où il est question de manipulations génétiques. Mais j’ai décroché : Difficile à dire ce qui m’a paru peu crédible dans cette machination mais plus j’avançais dans le livre et moins j’y croyais. Le style n’arrangeant rien, l’intrigue perd peu à peu de son rythme, les motivations ou réactions des personnages semblent artificiels. L’intérêt s’émousse alors et connaître le dénouement devient moins urgent. Malheureusement, le coup de théâtre final ne rattrape pas le coup.

Quelques lignes...

J’ai emménagé le soir même chez elle rue de Saintonge, entre Bertillon et l’hôtel particulier des Rothscild.
Lucy a un chouette logement au dernier étage d’un immeuble à un appartement par niveau. Le rez-de-chaussée est occupé par une boutique de décoration tendance vintage, tenue par Fred et Thomas, que Lucy m’a présentés le lendemain comme ses intimes. Ils vivent au-dessus de la boutique et sont amoureux comme au premier jour. Ils m’ont adoptée d’une seule embrassade. J’ai adoré leur look et leurs babioles arabo-rétro-moderne hors de prix.

Pas trés grand, le château de la Belle au bois dormant, mais entre une infâme bouche d’égout et le chauffage central à fond, j’ai vite tranché pour son palais ! On dispose chacune d’une chambre dont les fenêtres donnent sur une courette fleurie avec amour par une gardienne folle des chats perdus. La salle de bains a été pensée par des pygmées ! On peut se soulager en vérifiant l’eau du bain et en rangeant l’armoire à pharmacie. Un salon lumineux meublé d’un canapé, d’une table basse, de plantes vertes, de quelques lampes en papier de riz, pur style suédois en kit. Pas grand-chose aux murs, hormis une magnifique toile offerte par Thomas, peintre à ses heures. Une énorme télévision que le père de Lucy lui a offerte pour son anniversaire et un coin ordinateur tactile, avec une grosse pomme gravée. La cuisine est relativement spacieuse. Nous y avons installé une table ronde, quatre chaise dépareillées, un buffet de sa grand-mère que nous avons repeint de blanc, un grand frigo bruyant et vide, deux plaques de vitrocéramiques et un four à croque-monsieur. On y passe un temps fou, à papoter, à fricasser et à boire du thé avec une paille, en nous pâmant sur les inspecteurs beaux gosses des experts. On fait les blondes, on customise la planète Prada en les traitant de voleurs du luxe et on mélange deux parfums pour leur trouver un nouveau nom à cent euros les cinquante centilitres. Nos délires de filles n’amusent que nous. Je suis heureuse depuis que Lucy m’a ouvert son gîte.

Son père lui a déniché cet appartement parce que sans une caution solidaire en béton, impossible de vivre dans ce quartier qui pille les touristes comme les résidents. Se loger dans Paris, sans références, sans garanties, sans emploi stable, c’est Koh Lanta et Fort Boyard le même jour.

Le dimanche 11 novembre 2012, par AJL
Modification de l'article le : 11 novembre 2012.

Réactions

  • visiteurs

    A la folie

    par DF - 9 janvier 2013 22-55

    Il y a de ça, je comprends votre point de vue ; l’auteur voulait aussi essayer autre chose, après avoir fait dans la romance pure. De mon côté, je n’ai pas regretté ma lecture, il y a quelques fort bonnes pages dans ce roman, notamment les courses-poursuites à pied sur les quais de la Seine.

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