Je terminerais ma participation à ce concours par un conseil de lecture sur le fabuleux livre de science-fiction de René Barjavel, le nuit des temps. L’histoire commence en Antarctique, où une équipe de scientifique français mettent au jour une étrange sphère, en effectuant des carottages.
Cette sphère est enfouie si profondément que la France demande aux autres nations de lui prêter main forte pour pouvoir extraire la sphère de la glace. L’épaisseur de glace est si importante que l’on arrive à déterminer que l’objet est enfoui depuis plusieurs milliers d’années. Lorsque on arrive enfin à atteindre la sphère et à l’ouvrir, on découvre à l’intérieur un homme et une femme, Eléa et Païkan, encore en vie.
Grâce à un appareil de télépathie, les scientifiques parviennent à pénétrer les souvenirs de la femme qui leur fait partager ses souvenirs ; Les scientifiques découvrent alors une terre bien différente de celle que nous connaissons. Composée uniquement de deux continents, le Gondawa et le Enisoraï. Au travers de l’histoire des personnages, le lecteur découvre le destin de ces deux continents. Mais il faut que je m’arrête là, car sinon je risque de dévoiler toute l’histoire.
J’avais beaucoup aimé cette histoire de civilisation perdue, utopique dans sa définition quasi idéale, où les hommes sont beaux et intelligent dans le Gondawa, violents et expansionniste dans le Enisoraï. C’est un peu basique et cela ressemble à la Californie qu’on nous présente dans les séries télévisées, mais, Barjavel sait y ajouter du une petite touche de mystère. Les civilisations terriennes du passé sont paradoxalement plus évoluées que celles qui nous sont contemporaines. Pourquoi ont-elles disparues, pourquoi n’en n’avons pas eu connaissance, pourquoi n’ont-elles laissé aucune trace ?
Le résumé peut laisser penser que le livre est simplet, que c’est de littérature pour ados dont il est question, d’autant une bluette est au cœur de l’intrigue, pourtant il n’en est rien. C’est de la très bonne science fiction. Celle des auteurs philosophes comme Bradbury, qui font souvent plus réfléchir que les auteurs de romans classiques.
L’aventure commença par une mission des plus banales, la routine, le quotidien, l’ordinaire. Il y avait des années que le travail sur le continent antarctique n’était
plus l’affaire des intrépides, mais celle des sages organisateurs. On avait tout le matériel qu’il fallait pour lutter contre les inconvénients du climat et de la distance, pour connaître ce qu’on cherchait à savoir, pour assurer aux chercheurs un confort qui eût mérité au moins trois étoiles - et tout le personnel nécessaire possédant toutes les connaissances indispensables. Quand le vent soufflait trop fort, on s’enfermait et on le laissait souffler ; quand il s’apaisait, on ressortait et chacun faisait ce qu’il avait à faire. On avait découpé sur la carte le continent en tranches de melon, et la mission française implantée de
façon permanente à la base Paul-Émile Victor avait découpé sa tranche en petits rectangles et trapèzes qu’elle explorait systématiquement l’un après l’autre. Elle savait
qu’il n’y avait rien d’autre à trouver que de la glace, de la neige et du vent, du vent, de la glace et de la neige. Et, au-dessous, des roches et de la terre comme partout. Cela
n’aurait rien d’exaltant, mais c’était passionnant quand même, parce qu’on était loin de l’oxyde de carbone et des embouteillages, parce qu’on se donnait une petite illusion d’être un petit morceau de héros explorateur bravant les horribles dangers, et parce qu’on était entre copains.
Le vendredi 2 juillet 2010, par
Modification de l'article le : 2 juillet 2010.
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