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Le verdict du plomb de Michael Connelly

Tout le monde ment

De : Michael Connelly
Traduit par : Robert Pépin
Titre original : The brass verdict
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Mickey Haller est avocat de la défense, le genre d’homme qui défend sans morale ni conscience des assassins alors même qu’il est convaincu de leur culpabilité ; De retour de convalescence et donc d’inactivité, Haller se retrouve brusquement le défenseur d’un magnat du cinéma dans le procès le plus médiatique du moment. Le précédent avocat du nabab a été retrouvé abattu au volant de sa voiture.

Résumé

Michael Haller est un personnage que les lecteurs de Connelly ont déjà rencontré dans la défense Lincoln et fugacement dans d’autre romans, au détour de son lien de parenté avec Harry Bosch. Avocat atypique, sans bureau et qui travaille à l’arrière de son auto, il est du côté de la défense. C’est un type assez cynique mais Connelly parvient tout de même à nous le rendre sympathique. Ancien toxicomane, Haller a pris une année sabbatique, mais se retrouve en début de roman héritier de la clientèle de son ami, qui vient de se faire abattre dans un parking. Ce sont des choses qui se font en Californie.

Parmi les clients qui échoient à Michael Haller il y a Walter Elliot, une huile du système hollywoodien, qui possède un studio à succès et qu’on accuse d’avoir refroidit sa femme et son amant. C’est le procès médiatique du moment. Bien que les faits semblent accabler Elliot, celui-ci ne paraît pas inquiet de l’issue du procès. Les décès de la femme et de son amant auraient-ils un rapport avec l’assassinat de l’avocat du mari ? Hum hum. Mystère.

Où l’on retrouve Harry Bosch

Sur la couverture on nous annonce fièrement que c’est Harry Bosch qui mène l’enquête. C’est en partie vrai. Mais C’est Michael Haller qui tient le devant de la scène, et Bosch ne fait que des apparitions ponctuelles. Mais c’est le jeu de miroir entre l’un et l’autre qui est intéressante, ce sont les deux facettes d’une même histoire, d’un même système ; L’argument est assez malin et comme l’histoire est bien écrite, le suspens et l’intérêt du lecteur sont là. C’est d’autant plus fort que le sujet à tout du repoussoir : les méandres du système judiciaire californien, sont abondamment décortiqués et expliqués dans cet ouvrage. Mais en tant qu’ancien chroniqueur judiciaire, Connelly arrive à nous rendre cela passionnant, à la manière d’un bon documentaire qui ne cache rien des failles du système.

Bibliographie de Michael Connelly

L’avis des autres

Quelques lignes...

Tout le monde ment.
Les flics. Les avocats. Les témoins. Les victimes.
Le procès n’est que concours de mensonges. Et dans la salle d’audience, tout le monde le sait. Le juge. Les membres du jury, même eux. Tous, ils viennent au prétoire en sachant qu’on va leur mentir. Tous, ils prennent place dans le box et sont d’accord pour qu’on leur mente. L’astuce, quand on s’installe à la table de la défense est de se montrer patient. D’attendre. Pas n’importe quel mensonge, non. Seulement celui dont on va pouvoir s’emparer et, tel le fer porté au rouge, transformer en une lame acérée. Celle dont on va pouvoir se servir pour d’un grand coup éventrer l’affaire et lui répandre les boyaux par terre.
Mon boulot, c’est de forger cette lame. De l’aiguiser. Et de m’en servir sans pitié ni conscience. D’être enfin la vérité en un lieu où tout n’est que mensonges.

Le lundi 2 août 2010, par AJL
Modification de l'article le : 7 octobre 2010.