Accueil > Polars, livre noir & thriller > Los angeles river (The narrows)

Los angeles river

Cycle Harry Bosch - Etape 10

De : Michael Connelly
Traduit par : Robert Pépin
Titre original : The narrows
Partagez :

Lorsque Terry McCaleb décède dans des conditions étrange, sa veuve demande à Harry Bosch de mener l’enquête. De son côté, Rachel Wailling reçoit l’appel qu’elle redoutait depuis longtemps déjà, le poète, le tueur le plus retors qui soit vient de réapparaitre.

Alors que Harry Bosch, devenu détective privé enquête sur la mort de McCaleb, (le héros de créances de Sang), Rachel Wailling (une des protagoniste du poète) reçoit nommément un message bien étrange. Il s’agit d’un GPS de navigation. Mais au lieu d’indiquer des coins de pêche, les coordonnées mémorisées dans l’appareil mènent en plein désert, à mi chemin entre Los Angeles et Las Vegas, et permettent de mettre au jour un vrai charnier. Sur le GPS, on retrouve également les empreintes du poète, l’un des tueurs les plus réussit de Connelly. L’auteur a donc réunit les personnages emblématiques qu’il a mis un dizaine d’années à créer et à faire évoluer dans un roman orchestre enthousiasmant.

Où on en termine avec McCaleb

Le premier à faire les frais de la confrontation est McCaleb, défiguré par Eastwood dans une mauvaise adaptation cinématographique de Créance de sang (film régulièrement taclé par Connelly), le héros est condamné dès les premières pages du livre. Il meurt d’un crise cardiaque, le cœur greffé six ans plus tôt le lâche lors d’une sortie en mer. Sa femme soupçonne quelque chose lorsqu’elle découvre qu’une partie des médicaments anti-rejets de son mari sont en fait des placebos.

Harry Bosch rempile

La veuve de McCaleb, craignant qu’on la soupçonne d’avoir tué son mari, car elle est bénéficiaire de son assurance vie, demande à Bosch d’enquêter discrètement sur le décès. Devenu détective privé Bosch accepte et découvre que son ami enquêtait en dilettante sur une demi douzaine d’hommes, disparus dans des conditions étranges.

« Il a refait surface. Il est revenu. »

En parallèle, Rachel Wailling, agent du FBI, ostracisée en plein Dakota suite à sa relation avec le journaliste Jack McEvoy (cf le poète) , reviens en grâce au sein du bureau. Le poète ne s’adressant visiblement qu’a celle qui avait failli le tuer quelques années plus tôt, il n’y a de toute façon pas tellement d’option permettant de se passer d’elle.

L’heure du bilan

Cette réunion au sommet, n’est pourtant pas aussi ambitieuse qu’elle en a l’air. Connelly à décidé de s’amuser avec ses héros et le fait sans prétention. L’intrigue n’est pas le point fort de ce roman, les actions du poète et sa relation avec McCaleb sont peu motivées, voir complètement bâclées. Cette impression est renforcée par une fin vite expédiée. C’est un peu dommage avec de tels protagonistes, surtout pour un auteur dont le talent à peindre la psychologie d’un personnage est réel.

Si ça tient la route malgré tout, c’est plutôt grâce au bilan proposé par Connelly, aux références à ces précédents ouvrages, à la sensation qu’on est arrivé à l’aboutissement d’une œuvre.

Quelques lignes...

Je crois savoir une chose en ce monde. Une seule, mais certaine – et c’est que jamais la vérité ne libère. Et ce n’est pas que je l’aurais entendu dire ou dit moi même alors qu’encore et encore je prenais place dans de petites salles d’interrogatoires et des cellules de prison, et, là, poussais des hommes en haillon à m’avouer leurs péchés. Ces êtres, je leur ai menti et les ai trompés. Pas plus qu’elle ne guérit la vérité ne sauve. Elle ne permet à personne de s’élever au-dessus des mensonges, des secrets et des blessures du cœur. Telles des chaines, les vérités que j’ai apprises m’écrasent et m’emprisonnent dans une chambre enténébrée, dans un univers de fantômes et de victimes qui ondulent autour de moi comme des serpents. Dans cet endroit, la vérité n’est pas quelque chose à voir ou contempler. Dans cet endroit, le mal est tapi et attend. Dans cet endroit, miasme après miasme, il vous souffle à la bouche et au nez jusqu’à ce qu’on ne puisse plus lui échapper. Voilà ce que je sais. Ça et seulement ça.

Je le savais le jour où je pris l’affaire qui devait me conduire aux étranglements. Je savais que la mission de ma vie toujours me conduirait dans des endroits où la vérité que je risquais de découvrir serait laide et horrible. C’est pourtant sans hésiter que je partis. Que je partis, oui, sans m’être préparé à l’instant où le mal sortirait de la tanière où il attendait. A l’instant où il se jetterait sur moi telle une bête et m’entraînerait au fond des eaux noires.

Le lundi 9 novembre 2009, par AJL
Modification de l'article le : 16 octobre 2012.